REDD + pour lutter contre le changement climatique et aider les habitants de Nkuba

Ces derniers mois ont été importantes pour la lutte contre le changement climatique dans la zone de conservation de Nkuba (NCA) au Congo. Le Dian Fossey Gorilla Fund (DFGFI) a collaboré avec l'ONG Wildlife Works (WW) pour collecter des données sur la quantité de carbone présente dans les forêts de la NCA. Une fois analysées, les données seront utilisées pour inscrire la zone dans le programme REDD + (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts). Le principe de REDD + est simple: les propriétaires fonciers vendent le carbone stocké dans leurs forêts sur un marché international en échange de leur engagement à prévenir la déforestation et la dégradation de leurs terres. Ce programme international, créé par l'ONU, vise à lutter contre le changement climatique tout en conservant la biodiversité et en soutenant les populations locales dans les pays en développement comme la RDC.

A Nkuba, ce programme est une belle opportunité de générer des fonds pour soutenir les communautés locales qui protègent la forêt depuis 2012. Ici, l'équipe DFGFI Congo aide en organisant la collecte des données nécessaires pour estimer la quantité de carbone stockée dans les forêts du NCA. Ensuite, ils vendront le carbone et utiliseront les bénéfices générés pour améliorer la vie des communautés propriétaires des forêts.

Pour aider l'équipe de DFGFI, deux consultants du bureau Wildlife Works de Kinshasa sont restés trois mois à la base Dian Fossey à Nkuba. Djems Mbalaka et Panest Ngubidi ont déjà travaillé avec le programme REDD +, notamment dans la forêt tropicale de Mai Ndombe, dans l'ouest du Congo, qui abrite des chimpanzés et des bonobos. Grâce à leur expertise, ils ont aidé l'équipe DFGFI dans le processus de quantification du programme REDD +: estimer la quantité de carbone stockée dans la forêt.

Avant de lancer le processus, DFGFI a organisé plusieurs rencontres avec les communautés locales de Nkuba. Ces réunions sont cruciales pour expliquer ce qu'est le changement climatique, l'importance de la protection de la forêt dans la lutte contre le changement climatique et quel est le principe du programme REDD +. Il est également important de clarifier comment DFGFI pourrait utiliser l'argent généré par la vente du carbone pour améliorer la vie dans les villages. Ces rencontres ont été un succès: la plupart des propriétaires fonciers se sont déjà inscrits pour participer au programme. Bientôt, chacune de ces communautés élira un comité de développement. En collaboration avec DFGFI, le Comité décidera comment distribuer les bénéfices générés par REDD + à la communauté.

Avec le consentement des communautés, l'équipe DFGFI a donc commencé à collecter plusieurs types de données scientifiques dans la forêt. Les arbres captent le dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre, et stockent le carbone dans leurs troncs et branches. Pour estimer la quantité de carbone stockée dans toute la forêt, nous utilisons 150 parcelles d'échantillonage dispersées dans la forêt. Dans ces parcelles de 60 mètres de diamètre, le personnel de terrain compte les arbres et enregistre leurs tailles. Ensuite, des scientifiques basés aux États-Unis calculent la quantité de carbone stockée dans les parcelles et extrapolent cette quantité à toute la surface de la forêt. Le comptage et la mesure des arbres peuvent sembler faciles, mais cela doit être fait de manière à respecter des directives précises et complexes. C'est pourquoi nos collègues de Wildlife Works sont restés à Nkuba: pour apprendre au personnel du DFGFI comment le faire. Et ça a marché. Au cours des deux derniers mois, le personnel du DFGFI a collecté les données concernant les arbres présents dans 148 des 150 parcelles nécessaires pour le projet. La plupart de ces données ont déjà été envoyées aux États-Unis pour analyse.

Quand Frederik et moi sommes arrivés à Nkuba en décembre, il restait encore du travail à faire. Nous avons donc rejoint une patrouille dans la forêt au cours de laquelle le personnel de terrain a appris à mesurer la densité de la canopée. Ces mesures sont importantes pour compléter les estimations des quantités de carbone de la NCA. C'était notre premier voyage en forêt, et nous avons été impressionnés par le dévouement et le travail acharné du personnel! C'est une marche de 4 heures sur de petits chemins boueux dans la forêt tropicale, chargé de tout le matériel, pour rejoindre le camp le plus proche. La collecte des données, que nous avons effectuée le deuxième jour, est également un travail de titan. Il est difficile de marcher en ligne droite à l'intérieur d'une forêt tropicale dense, comme l'exige le protocole de collecte de données. Pourtant, à la fin de la journée, chaque membre du personnel avait appris à mesurer la densité de la canopée, en utilisant un outil spécial appelé densiomètre. Mieux encore, nous avions rassemblé les données dont nous avions besoin. Le jour suivant, après une merveilleuse matinée à regarder des perroquets gris, nous sommes tous retournés à la base DFGFI. A notre arrivée, nous étions (très) en sueur et fatigués. Mais nous étions fiers d'avoir partagé cette expérience avec nos nouveaux collègues ici au Congo et sommes impatients d'en savoir plus sur la quantité de carbone stockée dans NCA!

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